25 ans (bientôt 26, certes), moins quatre dents, littéraire contrariée et finistérienne (mais pas d'AOC), je me décide enfin sur les bons conseils de Tortue Géniale (bonjour à toi si tu passes par là
) de me rapprocher de votre communauté.
D'une nature profondément soumise (à mes parents notamment
) et pétrie d'incertitudes (lettres modernes, est-ce vraiment ce qu'il me faut ?), je me laissais mener, après un bac s, vers la voie royale, j'ai nommé les classes préparatoires. Hec, précisément, "parce que les prépas lettres ne mènent nulle part" (dixit les mêmes parents que ci-dessus). S'en suivent deux années atroces dans un lycée réputé nantais que je ne citerai pas (mais que Gracq a bien connu), puis 3 années non moins inintéressantes et absolument pas constructives dans une ESC provinciale nancéienne. Recherche d'un premier emploi dans le Finistère où vit et travaille mon compagnon, intégration du réseau d'une banque en tant que chargée de clientèle de particuliers.
Pendant tout ce temps, je n'ai jamais cessé de lire. Parallèlement à mes déboires dans un univers auquel je n'ai jamais réussi à appartenir, j'observais l'ascension modèle de ma meilleure amie (qui elle avait su dire merde à ses parents) en lettres classiques : licence, maîtrise, le tout avec mention (bien ou très bien ?), admissibilité et admission au capes à une place plus que honorable, admissibilité à l'agrégation. Puis ses premiers temps dans l'enseignement, sa pédagogie et son constructivisme qui ne cessent de m'étonner.
En 2006/2007, parallèlement à mon intégration dans la banque susmentionnée, je tentais une première année en licence de lettres à la Sorbonne nouvelle via télé3. La catastrophe. Je retrouvais tout ce que j'avais détesté en ESC : le grand mal qu'est l'administration universitaire. Des cours qui arrivent deux mois après (et encore parce que j'ai envoyé 10 mails et passé 15 coups de fil à une secrétaire désagréable au possible), les sujets qui tombent alors que je n'ai toujours pas les cours, des cours douteux tant ils manquent de structure, l'annonce un mois avant les épreuves sur table (régime final pour lequel j'avais opté compte tenu de mon activité salariée) que finalement la Sorbonne n'est plus capable d'organiser, "voici les sujets à nous retourner par courrier sous deux semaines", et cætera. Disons que j'ai eu l'opportunité de trouver 2/3 prétextes pour renoncer
De nombreuses proches profs de lettres m'ont suggéré de ne pas m'ennuyer à reprendre des études (étant titulaire du grade master…) et de préparer directement le capes. Seulement, au risque de paraître étrange, j'ai envie de (re)faire ces études qui m'ont toujours tentée, de reprendre à zéro. Je suis aidée en quelque sorte par ma profession actuelle d'usurière qui ne me prend que 35h par semaine et me laisse beaucoup de temps libre. Je ne suis pas pressée pour ma reconversion, en fait. Je vis dans un endroit charmant (quoique glacial et humide l'hiver), à quelques centaines de mètres de la mer, mon boulot n'est pas si désagréable (il y a en tout cas beaucoup à en apprendre en terme de savoir être).
J'ai entamé une procédure d'inscription à l'université de Rennes 2 en lettres modernes pour l'année 2008/2009. Je souhaiterais prendre mon temps et aller jusqu'à la licence ou à la maîtrise. Dans quatre ans, j'aurais cumulé suffisamment d'années de travail salarié pour entamer une année sabbatique et avec, pourquoi pas, un tour du monde. A mon retour, je demanderai un congé individuel de formation, et là je préparerai sérieusement le capes. Je devrais alors avoir un peu plus de 30 ans… Voilà pour les projets.
Je viens ici surtout pour vous lire et pour trouver de la motivation (notamment quand je serai seule cet hiver à la maison, dans le froid, l'obscurité et l'humidité (vive le charme des pentys au plus profond de la morte saison…)).
Sinon, j'aime le chocolat, le fromage, la course à pied, le body board, le comptoir des cotonniers, j'ai deux chats, un appartement j'espère en 2009 (si les prix de l'immobilier se cassent enfin la gueule), mon compagnon pense que j'ai un bon fond, mais je peux être également foncièrement désagréable (disons supérieure et méchante). Nous mettrons ce dernier élément sur le compte de l'atavisme. Je suis enfin une championne de la remise en cause, de la pratique du doute qui paralyse malheureusement trop souvent l'action…
Au plaisir de vous lire